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HISTOIRE DU PREMIER VOYAGE EN BALLON

HISTOIRE DU PREMIER VOYAGE EN BALLON

En ce jour du 1er décembre 1783, tous les Parisiens affluaient en rangs serrés vers les jardins du Louvre pour assister au premier voyage en ballon de l’Histoire. Le roi Louis XVI et la reine Marie-Antoinette étaient au premier rang de la foule qui se pressait pour voir s’élever dans les airs le premier homme de l’histoire, depuis le vol désastreux d’Icare, près de 3 000 ans plus tôt. A dire vrai, il n’était pas tout à fait le premier car 10 jours avant lui un apothicaire nommé Jean-François Pilatre de Roziers avait tenté et réussi un premier vol de 25 minutes.

De la Muette à la Butte aux Cailles

Parti de la Muette, il avait atterri à la Butte aux Cailles, près des Gobelins, sain et sauf. Quelques semaines avant lui les frères Montgolfier avaient réussi à faire s’envoler un magnifique ballon lesté d’une nacelle contenant un mouton, un coq et un canard. Tous ces animaux étaient montés à plus de 1 000 mètres et ils étaient redescendus en parfait état sur le plancher des vaches.

Il faut dire que le roi Louis XVI était, de tous nos rois de France, celui qui, de loin, s’intéressa le plus à la science et à la recherche scientifique.

Et Monsieur de La Pérouse ?

Géographe passionné, il s’intéressait à toutes les sciences, depuis la vaccination jusqu’à ce qui devait devenir l’aéronautique. Et c’est en montant à l’échafaud que, dit-on, il demanda au bourreau : « A-t-on des nouvelles de Monsieur de La Pérouse ? »

La foule, massée devant les Tuileries, le roi, la cour toute entière attendaient donc le départ de Jacques CHARLES dans son ballon. C’est vers une heure trente qu’un coup de canon les fit s’exclamer et que lentement, majestueusement, une grosse boule peinte de rayures rouges et jaunes, supportant une nacelle d’osier bleu et or, s’éleva dans le soleil. Dans la nacelle, Jacques CHARLES et son acolyte, Paul ROBERT, agitaient les bras en criant : « Vive le roi ! »

Un océan de têtes

Sur l’océan de 300 000 têtes qui de la Seine jusqu’au fond des jardins contemplaient cet ahurissant spectacle : le ballon prit lentement son élan vers le nord de Paris. Un groupe de cavaliers fut lancé à sa poursuite. Il survola Levallois, Argenteuil, St Leu, Taverny, et demeurait à une hauteur de quelques centaines de mètres, régulé par du lest dont il était pourvu pour pouvoir prendre de l’altitude.

Avez-vous peur ?

« Avez-vous peur ? » disaient les paysans.

Arrivé au-dessus de St Ouen l’Aumône (dans l’Oise) il amorça sa descente et, rasant le sol, se posa au nord d’Auvers sur Oise, près de Nesle, petit village de l’Oise. Au moment où le soleil, qui avait brillé depuis une heure trente, heure du départ, disparaissait à l’horizon, le ballon et ses occupants furent entourés d’une foule de paysans enthousiastes. C’est alors que Robert, comme c’était convenu avec Charles, sauta par-dessus le bord de la nacelle d’osier et quitta le ballon.

Comme prévu, le ballon, délesté subitement de son poids bondit dans le ciel sans discontinuer pendant plus d’un quart d’heure et s’éleva jusqu’à 3 000 mètres environ.

Pour la première fois dans l’histoire

C’est alors que pour la première fois dans l’histoire de l’homme, Jacques CHARLES vit pour la deuxième fois se lever à nouveau le soleil pendant que sous lui la terre s’enfonçait dans la nuit. L’émotion de l’aérostier novice fut si forte qu’il se crut en danger. Cependant, il réussit à redescendre assez vite et sans aucun problème, quelques kilomètres plus au nord, où les cavaliers les rejoignirent.

Il fut ramené en triomphe à Paris où une foule énorme en délire l’attendait, à son domicile, place des Victoires.

Le tout Paris et aussi le tout Versailles, en un défilé permanent, vinrent féliciter le héros de l’air et s’assurer de sa bonne santé. Les belles dames parisiennes vinrent aussi féliciter le « nouvel Icare » dont elles rêvaient.

Le roi lui offrit d’ouvrir au palais de Versailles un cabinet de physique où il donna des cours de physique des gaz, où les belles dames de la cour et de la ville s’arrachèrent les meilleures places. Les archives de l’institut nous ont laissé ses papiers où, au milieu des brouillons de ses cours de physique, l’on trouve avec émotion, de nombreuses déclarations d’amour pour celui qui enflamma le cœur des belles auditrices.

Il faut croire que l’une au moins toucha son cœur car il l’épousa, alors qu’elle avait près de 40 ans de moins que lui. Cette amoureuse est restée dans notre histoire car, devenue tuberculeuse, elle alla faire une saison de cure à Aix-les-Bains où elle y rencontra le poète Lamartine. Celui-ci l’aima et la célébra dans des vers fameux des Méditations sous le nom d’Elvire. C’est donc à elle, à son charme, que nous devons les vers fameux du poète :

Méditations

Ô temps suspends ton vol,

Et vous heures propices

Suspendez votre cours

Laissez-nous savourer les rapides délices

Des plus beaux de nos jours

C’est le cas de conclure ici que les aviateurs ont toujours eu beaucoup de succès féminins ! Guymener, héros de la grande guerre, était célèbre pour ses conquêtes féminines et mainte grande actrice succomba à son charme. Ce fut aussi le cas de Jean Mermoz, disparu en traversant l’Atlantique.

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